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Raconter des histoires à l’heure japonaise : l’utilisation du kamishibaï

20 Mai

Tout d’abord un bref historique :

le mot kamishibaï est la contraction japonaise des mots kami, le papier et shibaï, le théâtre. Son histoire remonte au XVIe siècle où des moines bouddhistes sillonnaient le pays pour convertir les habitants, avec, sur leurs dos, un cadre de bois dans lequel se trouvaient des rouleaux peints. Tout en racontant, ils faisaient alors glisser une à une les illustrations dans ce cadre de bois. Aussi, la culture du kamishibaï est très ancrée au Japon, devenue lors de la seconde guerre mondiale, un support de distraction de masse (qui fut ensuite supplanté par l’arrivée de la télévision).

Le kamishibaï, avant de disparaitre progressivement, faisait parti de la grande famille des arts de rue. Transporté sur une bicyclette par un bonhomme kamishibaï, les histoires étaients contées au fil des rues, pour le plus grand plaisir des petits comme des grands.

Couverture (titre original) de l'album
"Le bonhomme Kamishibaï" d'Allen Say,
éditions ecole des loisirs.

 

Aujourd’hui, la tradition du kamishibaï connait une renaissance, et ce, notamment en bibliothèques et dans les structures culturelles et d’animations. Son fonctionnement est simple : on installe le support en bois, ouvert (il se compose comme un triptyque) sur une table. Le cadre central sert à faire défiler les illustrations. Le conteur se place derrière et peut lire le texte qui est écrit au dos de chaque illustration et fait glisser ses dernières en temps voulu. L’utilisation de ce support s’intègre très bien dans un programme autour de l’heure du conte et permet de diversifier l’offre. Pour aller plus loin, on peut même intégrer ces lectures originales dans un programme d’animation autour de la découverte du Japon et de sa culture. Pour se procurer un Kamishibaï, on peut bien sur l’acheter, mais aussi demander aux services techniques de la municipalité d’en concevoir un (héhé). Enfin, pourquoi ne pas réaliser une animation avec les plus grands…et construire soi même son propre Kamishibaï (huhu). Enfin, ce projet autour du Kamishibaï peut intéresser également les enseignants, ce qui peut donc aboutir sur une série d’accueils de classes à la bibliothèque. En effet, d’un point de vue pédagogique, le kamishibaï favorise un apprentissage ludique de la lecture : repérer les mots, le rapport texte/image, se concentrer. Il favorise aussi la création, car un atelier de création d’histoires peut très facilement être élaboré avec les enfants.

Pour se procurer des histoires, je vous conseille le site des éditions callicéphale qui y consacre une partie de son catalogue (y’en a des très jolies comme Sushi ou le joueur de flute de Hameln), mais aussi les éditions grandir. Mais parce que ce type de document a un coût, il y a aussi l’option « je réalise mes propres histoires kamishibaï et développe mon esprit créatif » ce qui a l’avantage de pouvoir retranscrire des histoires n’existant pas en version kami !

Source de l’article : animation pédagogique organisée par Josiane Rostagni