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Les livres de Ghislaine Herbéra

15 Mai

C’est juste mon coup de cœur de cette année, et je ne suis pas la seule, preuve en est le prix du premier album au salon de Montreuil décerné à Monsieur Cent têtes ! Monsieur Cent Têtes… Parlons-en tiens !

Ce sublime album publié aux éditions MéMo, raconte l’histoire de c’te p’tit bonhomme qui cherche une tête, « une tête bien faite, pour réussir mon tête à tête, une belle tête d’amant ». Alors il va chercher, essayer, tâtonner, passer par toutes les émotions : la colère, le rire, la honte, l’ennui, la rêverie. Et c’est comme ça qu’une centaine de masques défilent sous les yeux émerveillés du lecteur, masques du monde entier, hommage à la beauté et la richesse des arts premiers.

Ce gros livre carré sent bon le papier et l’encre (est-il nécessaire de saluer la qualité de la ligne éditoriale des éditions MéMo ?) les couleurs sont chatoyantes, le texte court, mais le questionnement autour de la recherche d’identité est fort.

Bref, un album à mettre entre toutes les mains, à lire et relire, à regarder, à feuilleter ! Mais aussi…un album à travailler en classe ! Eh oui, cette année j’ai pu assister à un projet oh combien intéressant avec une CLIN (classe d’initiation pour non francophone). Avec ce projet j’ai pu voir à quel point ce livre fonctionne : et pour cause, aborder les émotions avec des enfants en apprentissage du français n’est pas une mince affaire !

Et là, la magie a opéré ! Sur plusieurs séances les enfants ont d’abord travaillé sur des associations émotions/masques, puis chacun a choisi un masque, une ethnie, une émotion et a réalisé son propre masque. Une séance photo des enfants avec leur création a clos cette série d’ateliers !

Et puis, quoi de mieux que de présenter son travail à Ghislaine Herbéra en personne ?! Et bien justement, le Printemps du livre de Grenoble l’a permis. Lors de cette 9e édition printanière, la classe a pu rencontrer l’auteur, lui poser des questions (qu’il a fallut préparer, s’entrainer à dire  à voix haute, encore et encore), et la voir travailler dans une séance de dédicaces. Et là, aussi, c’est la surprise. Ghislaine Herbéra sort une boite à bento en guise de trousse, des papiers colorés, des tas de crayons…quelques pliages, du découpage, et un peu de maquillage (c’est comme ça qu’elle appelle la dernière étape qui consiste à rehausser les couleurs du dessin)  et ça donne ça …

C’est Giorgio !

12 Déc

C’est giorgio ! 

Un gros coup de coeur s’est déclaré avec cet album publié aux éditions du Rouergue.

Ce qu’on aime bien sur c’est l’histoire de cette petite fille qui grandit entre liberté mais aussi solitude. Car quand on grandit  » c’est bien » disent les grandes personnes, on peut faire des choses toute seule. Mais justement voilà ! A quoi bon aller de promenades en rêveries toute seule ?  C’était sans compter sur la rencontre avec Giorgio, l’ours en peluche perdu là parmi fleurs et champs. Marqué par les vestiges du temps, c’est auprès de Giorgio, ce « petit quelqu’un » que la petite fille va y trouver un ami…

A deux, grandir devient plus simple.

Cet album fait écho en chacun de nous et nous rappel à quel point il est dur de grandir (mais grandit-on vraiment ? N’y-a-t-il pas en chacun de nous un enfant qui sommeille ?)

Enfin, on remarquera les magnifiques illustrations de Loren Capelli, jeune artiste grenobloise, tout en crayonné qui nous plongent dans un univers onirique..

A raconter à partir de 5 ans

Références bibliographiques : C’est Giorgio, de C. Lovera Vitalli et Loren Capelli, éditions du Rouergue, 2008.

Pas du tout un carton !

10 Oct

Un album indispensable « à tous les parents dont les enfants aiment s’amuser avec les emballages en carton » (texte en quatrième de couverture).


Cet album tout en simplicité, raconte l’histoire d’un petit lapin qui joue avec un carton. La narration fonctionne avec une phrase redondante  » à quoi joues-tu avec ce carton ? », et la réponse oppose la réaction des parents, cherchant sans cesse une explication réaliste, avec celle du petit lapin, pour qui ce n’est pas tant le carton qui est un jeu mais plutôt la pléiade de possibilités que pourrait être ce carton. Les illustrations fonctionnent sur le même schéma : une première page présente le carton dans sa simplicité et lorsque le lecteur tourne la page il découvre ce qu’est devenu le carton rêvé par les enfants. On apprécie également le choix du papier, qui rappel la couleur et la matière du carton.

Cet album montre, par des illustrations très graphiques (comparables à des pictogrammes), le pouvoir qu’on les enfants à transformer les objets du quotidien tantôt en voiture, tantôt en robot ou encore en bateau.

A raconter à partir de 3 ans.

Références bibliographiques : Pas-du-tout-un carton, d’ Antoinette Portis, édition Kaléidoscope, 2008.